L'Affaire Bellounis et la Première Guerre Civile Algérienne(1957-1960)L'un des épisodes les plus sombres et les moins racontés de la révolution algérienne |
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III-4- Biographie de Mohammed Bellounis
Mohamed Bellounis est présumé né en 1914 à Bord Ménaïel Département d’Alger. Son père était arabe, sa mère était kabyle et cette circonstance lui valut plus tard d’être heureusement considéré par les deux groupes ethniques.
Sa famille était riche et lui-même possèdait plusieurs fermes importantes. Cette aisance lui permis d’entretenir de bonnes relations avec les colons européens du voisinage. Il est lettré en Français comme en Arabe.
Soldat, il participe aux combats de 1940. Il aurait ensuite milité dans la résistance française jusqu’à la libération. En 1945, il est sergent-chef dans l’armée française.
Mohammed Bellounis, a trois frères: Ali son ainé, Omar et Hamoud, ses cadets. Il épouse une institutrice en langue Arabe. Ses noces à Bordj Menaïel, sont l’occasion d’un grand rassemblement politique, car Bellounis est devenu un important responsable du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques, MTLD dont Messali Hadj est le président d’honneur. De son union naîtront deux filles et deux garçons.
En 1954, lors du différent qui secoue le MTLD, Bellounis qui déjà eut maille à partir avec la police française, se range aux côtés de Messali contre le Comité central.
Arrive le soulèvement du 1er novembre 1954. En avril 1955, Bellounis gagne à son tour le djebel et prend la direction d’un foudj au douar Hizar en Kabylie. C’est quelques temps après cette date qu’il épouse secrètement une seconde femme. Mariage diplomatique : c’est la sœur de l’uns de ses subordonnés, Rabah El Barradi, qui est particulièrement respecté et aimé dans la région de Sidi Aïssa et que Bellounis tient à s’attacher de manière durable.
Durant son activité militaire, Bellounis rencontre des fortunes diverses qui l’amèneront finalement à s’allier avec l’armée française en juillet 1957. En mai 1958, après les évènements qu’on connait, il rompt cet accord et reprend le maquis. Il sera tué peu après, le 23 juillet 1958, ayant été surpris par les troupes françaises au douar Ouled Ameur.
Mohamed Bellounis était épileptique. Le surmenage et les colères rendaient ses crises assez fréquentes. Intelligent et surtout rusé, il savait faire preuve de bon sens. Son orgueil était peu commun. L’ambition de sa vie était d’être un nouvel Emir Abdel Kader.